A Saigon à 30km/h, t’es le roi


On le sait, c’est écrit partout, à Saigon ou HCMC la route n’appartient pas aux voitures… elle est la propriété des 2 roues… mobylettes, trapanelles, Vespa pour les plus nantis, indescriptibles vestiges à 2 roues pour les moins…appelez les comme vous voulez…C’est une vague humaine, une marée de casques, une onde de vroaaaaahhh, vous allez avec elle ou vous n’y allez jamais…

Et pour ceux qui croient que le nombre de passagers est au plus égal au nombre de roues, sachez que c’est un concept qui appartient à la bien pensante Europe…

Ici, on réinitialise le tout… une moped, peut accueillir au choix le jeune cadre dynamique, la bombe branchée de sortie in Downton Saigon, la grand-mère qui revient du marché, le touriste appeuré ou encore le livreur de machines à laver sur le porte-bagage (le « s » n’est pas une erreur!)…

Dans mon pays, il est interdit de téléphoner au volant… à fortiori au guidon… ici, entre 2 feux, on décroche sans vergogne,on grille une clope sans freiner, on tape la causette avec le voisin, on parcourt son guide de voyage (Sic!), on vide un café glacé et on joue à saute-mouton avec les voitures, rendues chicanes mobiles impuissantes malgré leurs 500 chevaux que permet le nouveau Saigon à leur propriétaire…

Et quand vient l’heure du feu rouge, là ça devient sport…
1ère partie du jeu: trouver une place de bitume libre pour y insérer sa roue avant… le reste suivra au feu vert…enfin on dirait plutôt feu rouge avec nuance de vert…ils ont eu la bonne idée de mettre un décompte sur le feu… du coup, on sait que dans 3 secondes, le feu va changer de couleur.. si on était dans une séance de grand prix, sur les 200 participants de la course, 195 seraient condamnés à un passage au pit stop pour départ volé, les 5 autres seraient disqualifiés sur place pour casse moteur…alors franchement vous savez, feu vert ou pas, l’important c’est d’être devant…

Faut avouer enfin que les Saigonais ont trouvé la parade contre l’endormissement au guidon… c’est le petit bouton sous la poignée gauche… chez moi on l’appelle le klaxon… ici, il s’appelle tout seul… beeep, beep, veux dire indiférement, je passe.. à gauche ou à droite, mais je passe…ou encore j’arrive, parfois « salut », mais rarement « sale c.. » Question de philosophie quoi!

Ca y est, j’ai vraiment commencé à m’habituer… hier j’ai même poussé un coup de gueule sur la trotinette devant moi… c’est vrai quoi, j’ai dit 30km/h, pas 25…

A bientôt,

 

 

5 jours à Dalat à peine sont derrière moi…les livres de voyage en conseillent 3, je suis riche de temps et donc privilégié… je l’oublie parfois…

 

Un voyage, ce sont avant tout des rencontres, avec d’autres et souvent avec soi… petit aperçu…

 

Il y a eu le guide Cong avec sa moto 110CC 4 vitesses mais qui avec le temps est devenue une automatique, qui vous emmènera partout où vous le désirez «IF you want… » et qui ne vous dira jamais non, même pour vous dire non !

A 400 000 D le trip d’une journée entière autour de Da lat, où se mêle pêle-mêle fermes de fleur, champs de fraises, fabrique de soie, production de café, plantations de thé et chutes d’eau qui ont d’éléphant le nom et la taille, que peut-on regretter ?

Que ça dure plus longtemps? Même pas… les vibrations du monocylindre ont eu tôt fait de mettre à mal mon poignet droit et la position acrobatique sur une moto taillée pour l’Asie (entendez taille Small) ont liquidé mon dos… non, juste bon…

Il y a eu Phuoc le propriétaire de l’hôtel à 7 USD breakfast inclus qui a sauté dans le bus en arrivant avant que nous n’ayons eu le temps de descendre pour vanter les mérites de son établissement… A ce prix, on se dit qu’on fait une affaire avec WiFi, télé et eau chaude dans les chambres… erreur, 100 mètres plus loin, le même package était loué à 3 USD… mais son sourire et sa gentillesse sont une valeur qui ne se compteront jamais en monnaie papier…

Il y a la montagne de Longbian qu’un touriste du dimanche a pensé pouvoir apprivoiser le sommet… humble j’aurais dû rester et de sommet il aurait peut-être été question… mais la nature n’est pas peau de vache, elle vous gâte tout de même d’une clairière au soleil et d’un tronc d’arbre pour vous reposer si vous la laissez faire… on n’est jamais si près de soi que face à l’immensité, j’étais en moi cette journée-là et ça m’a fait sourire.

Il y a ces centaines de « hello, what’s your name ? » d’enfants curieux, qui courrent derrière les grilles d’une école, au détour d’un virage ou au hasard d’un marché local que le Routard n’indiquera jamais… il y a ces sourires des parents que les mots ne rendent qu’à moitié, qui vous rappellent que le cœur a ses raisons peut-être mais surtout un langage universel, il y a cette lueur au fond des yeux des anciens qui attendent sur les pas des portes et à qui vous voudriez dire égoïstement pardon pour le mal qui leur a été fait.

Il y a enfin ce petit va-nu-pieds qui a vu dans le reste de ma bouteille de thé plus que ce que je ne verrai jamais dans le plus coûteux des champagnes et pour qui ma patate douce de 4 heures avait plus de goût que le plus select des caviars d’esturgeon… Imaginez vous qu’il m’a rendu la bouteille après avoir bu une gorgée… si seulement j’avais pu lui dire que c’était moi qu’il nourrissait et non l’inverse…
C’est tout ça 5 jours à Da lat et certainement plus encore, mais Nha Trang la Balnéaire m’appelle…

A la prochaine,

PS : Déééésssoléé sssi lllee teeexxte est un pppeeuu haacchéé mais la route de Da lat à Nha Trang est particulièrement joueuse, sinueuse, bosselée spécialement au deuxième étage d’un bus couchettes.



Posted on 6th janvier, by Sebas in Backpacking SE Asia


Les commentaires sont fermés.